Introduction à la vie intérieure
La vie intérieure, c’est tout ce dont nous prenons conscience lorsque nous désengageons doucement notre attention des sollicitations extérieures.
Nous réalisons alors que nous avons un corps, que nous respirons, que des sensations nous traversent, agréables ou non, que des émotions, des pensées nous habitent.
« De prime abord, je serai tenté de dire qu’il n’y a pas de vie intérieure, que la vie intérieure n’existe pas. La vie n’est ni intérieure ni extérieure, elle est. Mais le paradoxe est trop facile. C’est une sensibilité ultra développée, un appel extrêmement tenu, infime, subtile ». – Christian BOBIN – « À la recherche de la vie intérieure »
La vie intérieure, c’est l’espace où tout se mélange, le dehors et le dedans. Car notre vie du dedans n’est pas une bulle coupée du dehors et la frontière qui sépare les deux si elle existe, est poreuse.
La vie intérieure fonctionne à bas bruits, faîte de tout ce qui spontanément n’attire pas notre attention, mais c’est elle qui nous aide et peut-être qui nous sauve, en nous révélant ce que nous sommes, ce qui compte vraiment dans nos vies et ce pourquoi nous sommes là. La vie intérieure, c’est la partie immergée du fonctionnement de notre esprit, immergée mais pas impénétrable.
Car elle émane de multiples voies d’accès, d’efforts à accomplir comme l’introspection à l’occasion de moments révélateurs. Enfin, la vie intérieure se nourrit de l’attention prêtée au murmure de nos âmes.
Si nous prenons le temps, nos bonheurs et nos souffrances, nos joies et nos colères, nous en diront beaucoup sur nous-même et sur la manière dont nous menons nos vies.
La connaissance de notre vie intérieure ne nous rendra pas plus efficace ni plus performant, si c’est seulement cela que nous cherchons, mais elle approfondira en nous le goût de la vie et elle nous rendra plus humain.
« En entrant dans son royaume, il faut quitter les références au monde extérieur, où tout est régit par la folle exigence de l’efficacité. Là, il ne s’agit plus de faire une chose en vue d’une autre, mais de sentir le passage de la vie en nous ». – Christian BOBIN
Christophe ANDRÉ