L’introspection, c’est se recentrer sur soi-même, s’arrêter, respirer, s’accorder du temps, celui de l’inaction et de la réflexion. C’est une démarche volontaire qui consiste à regarder en soi-même, à prendre conscience de ses pensées, de ses sentiments, de ses impulsions qui composent notre paysage intérieur.

C’est se taire et s’abandonner au recueillement pour se rendre visite à soi-même. Le premier grand effort, c’est de prendre le temps de s’arracher aux sirènes de la vie extérieure.

L’introspection suppose de s’arrêter, de se mettre en retrait, de suspendre ses actes et de renoncer à la facilité, au goût sucré des distractions, au goût corsé des actions, dans le seul but de nourrir le terreau de notre vie intérieure.

La société nous culpabilise des temps d’inaction car l’introspection n’est pas socialement productive.

Nous ne fabriquons rien, nous ne dépensons rien et s’arrêter d’agir pour réfléchir à ce qui se passe en nous, suppose encore un effort supplémentaire.
Notre vie intérieure n’est jamais claire et calme, jamais immédiatement lisible. Nos ressentis et nos pensées sont toujours en mouvement et en désordre, ils sont un flot où se mélange l’essentiel et le superficiel.

Inutile d’attendre des évidences ou des révélations d’un premier regard porté en nous. Nous ne verrons d’abord que désordre et confusion. Il faudra rester là, un petit moment, le temps de nous habituer comme lorsqu’on pénètre dans la pénombre d’une cave ou d’un grenier. On s’arrête, on respire, on observe, on prend son temps.

Quand avez-vous pris la peine de ne rien faire pour la dernière fois ?

Quand êtes-vous partis explorer votre intériorité ? Lorsque vous vous offrez cette liberté, l’introspection devient un acte qui établit, qui renforce et qui nourrit votre humanité.

Elle est l’acte de conscience qui fait d’elle, non pas des consommateurs dociles ou des travailleurs efficaces, mais des humains, certes plein de doutes, mais surtout plein de rêves.

Christophe ANDRÉ